esturgeon européen

Jusqu'au milieu du 20ᵉ siècle, les esturgeons, dont Acipenser sturio, étaient répandus dans toute l'Europe et peuplaient la plupart des rivières. Aujourd'hui, leur présence est extrêmement rare, en grande partie à cause de la surpêche, de l'édification de barrages qui entravent leur migration de reproduction, de la détérioration de leurs zones de ponte en raison de l'exploitation des gravières, ainsi que de la pollution des eaux.

Auparavant, en France, Acipenser sturio était la seule espèce d'esturgeon répertoriée et tout vestige d'esturgeon découvert dans des sites archéologiques lui était systématiquement attribué. Cette même classification s'appliquait également aux sources historiques. Cependant, grâce à des analyses basées sur la morphologie des os et menées sur divers sites datant de différentes périodes, une seconde espèce d'esturgeon, Acipenser oxyrinchus, a été identifiée.

Dès l'ère du Néolithique, deux espèces d'esturgeons ont coexisté en France : Acipenser sturio et Acipenser oxyrinchus. Ces deux espèces ont été présentes sur le versant atlantique, le long de la Manche et de la mer du Nord, à différentes périodes, et ce, jusqu'au 19ᵉ siècle.

Actuellement, Acipenser sturio ne survit que dans l'estuaire de la Gironde, avec les dernières reproductions naturelles enregistrées en 1994. Un programme de recherche visant à restaurer cette espèce. Des recherches ont montré qu'il était auparavant présent dans la Loire, la Seine ou encore la Somme.

Sur le versant méditerranéen, Acipenser sturio est la seule espèce identifiée grâce à des analyses morphologiques et paléogénétiques. Des restes archéologiques ont été trouvés à proximité du Rhône, datant du 6ᵉ siècle av. J.-C. et des siècles ultérieurs. Malheureusement, l'espèce a disparu du Rhône, la dernière capture datant de 1974.