couleuvre vipérine

Nom scientifique Natrix maura
Descripteur Linnaeus
Année description 1758
Statut IUCN LC
Famille Natricidae
Genre Natrix
Natrix maura Natrix maura

Introduction

Natrix maura est une couleuvre aquatique communément appelée couleuvre vipérine pour sa ressemblance avec les vipères. Cette ressemblance a longtemps inquiété les baigneurs. Encore aujourd'hui elle est parfois confondue par les non-initiés. Mais comme toutes les couleuvres, cette espèce n'est pas venimeuse. On peut la rencontrer sur tout le pourtour méditerranéen ouest.

Qui est-elle ?

Le genre Natrix

Pendant longtemps, les limites du genre Natrix ont été floues. Tous les serpents d'apparence similaire d'Eurasie et d'Afrique étaient regroupés en son sein. Après une première réorganisation, une partie des espèces asiatiques ont été rangées dans le genre Rhabdophis. Puis finalement, la plupart des espèces asiatiques et africaines ont été classées dans de nouveaux genres (Afronatrix, Sinonatrix...).

Ces réorganisations ont été importantes pour apporter de la cohérence au sein des espèces européennes. À sa suite, seules trois espèces subsistaient : N. natrix, N. maura et N. tessellata. Les deux premières sont exclusivement européennes. La troisième, N. tessellata, est eurasienne. En 1987, une nouvelle espèce, N. megalocephala, a été décrite dans le nord de l'Europe. Cette mise à jour reste sujette à débat.

L'espèce N. natrix est depuis longtemps divisée en un grand nombre de sous-espèces. En 2016, la sous-espèce ibérique N. n. astreptophora a été élevée au rang d'espèce. En 2017, la sous-espèce présente à l'ouest des Alpes, N. n. helvetica, a suivi le même processus. On compte donc cinq espèces décrites en 2021.

Toutes les Natrix sont communément appelées « couleuvre à collier ». Elles n'appartiennent cependant pas à la famille des Colubridae mais aux Natricidae. Ces serpents capables de nager en ondulant le corps sont les serpents les plus à l'aise dans l'eau en Europe. Certains sont spécialistes des apnées, aptitude qu'ils utilisent pour se cacher ou chasser discrètement poissons et amphibiens. En dehors de leurs escapades aquatiques coûteuses en énergie, les couleuvres passent une partie du temps à réguler leur température corporelle au soleil. Ces bains de lumière chauffant favorisent la reproduction et la digestion. Plus les journées sont chaudes et plus l'activité des couleuvres à collier est intense.

Le motif du corps de plusieurs espèces rappellent celui des vipères européennes. Cependant, contrairement à ces dernières, les couleuvres sont parfaitement inoffensives et ne sont pas venimeuses. Les morsures sont très rares, ces espèces préférant prendre la suite que d'affronter leurs potentiels prédateurs. Elles sont différentiables des vipères à leurs yeux avec une pupille bien ronde. La tête est également moins triangulaire.

En plus du motif mimétique avec les vipères, les couleuvres possèdent une panoplie de techniques d'intimidation et de ruses. Certaines espèces imitent les cobras africains ou les vipères quand elles sont menacées. Elles aplatissent leur tête pour mimer celle de leurs lointains cousins. Le mimétisme comportemental avec le cobra semble venir d'un lointain passé durant lequel ces serpents coexistaient en Europe.

Aujourd'hui, la technique permet toujours de tromper certains oiseaux migrateurs venant d'Afrique, méfiants envers les cobras venimeux. Outre cette parade, les couleuvres peuvent se faire passer pour mortes, en faisant couler du sang artificiellement du nez et de la bouche. Elles sécrètent également nombre de liquides odorants et répulsifs.

Chez les Natrix, les femelles sont toujours plus grandes. Lors de la saison du frai, mâles et femelles se regroupent pour copuler. La ponte a lieu dans une zone humide, sous la végétation ou dans un trou. Quand les conditions sont favorables, plusieurs espèces de Natrix peuvent pondre au même endroit. Un fait rarement observé chez d'autres genres de serpent.

Les populations des couleuvres Natrix ont longtemps prospéré avec l'humain. Les techniques d'agriculture ancestrales offraient des conditions favorables (fumier...) à leur hibernation et à la reproduction. Élevés au rang de divinité pendant une grande partie du néolithique, ces serpents ont peu à peu perdu leur aura avec le développement du christianisme. Aujourd'hui, ils ne sont pas menacés à court terme mais la plupart des populations sont en déclin. Les principales menaces sont la pollution agricole, l'assèchement des zones humides et le trafic routier.

Morphologie

  • Taille femelle
    55 - 90 cm
  • Taille mâle
    45 - 80 cm
  • Motif
    tâches
  • Mimétisme
    végétaux
  • Longévité
    25 ans
  • Taille femelle
    55 - 90 cm
  • Taille mâle
    45 - 80 cm
  • Motif
    tâches
  • Mimétisme
    végétaux
  • Longévité
    25 ans

Comment reconnaître la couleuvre vipérine ?

La couleuvre vipérine est reconnaissable à ses écailles carénées couleur brun olive sur la partie dorsale et deux séries de marques noires ovales avec une zone plus claire au milieu. Son ventre est jaunâtre à orangé, également parsemé de taches noires.

Natrix maura est la plus petite des couleuvres du genre, certaines espèces pouvant atteindre 140 centimètres comme la couleuvre helvétique (Natrix helvetica).

Différences entre mâles et femelles

Comme chez les autres Natrix, la femelle est plus grande, atteignant 90 centimètres contre 80 pour le mâle. La tête des femelles est plus grosse et la queue plus courte.

Mode de vie & Comportement

  • Sociabilité
    solitaire
  • Rythme biologique
    Diurne
  • Venimeux
    Non
  • Alimentation
    prédateur

Ce serpent ne s'éloigne jamais des milieux humides des prairies et des zones boisées : bords de cours d’eau, mares, étangs. Le régime alimentaire est moins spécialisé que la couleuvre à collier commune. Dans certaines régions, comme cette dernière, elle se nourrit principalement de grenouilles, de crapauds et de têtards. Cependant, d'autres populations sont des spécialistes de la pêche aux poissons. Les juvéniles se nourrissent de proies plus petites comme les vers de terre et les limaces.

Cette espèce passe la plus grande partie de son temps en solitaire, mais elle n'est pas agressive avec ses congénères. Après la couleuvre tessellée, c'est l'un des serpents les plus aquatiques d'Europe.

La reproduction a d'ailleurs lieu lors de regroupements massifs entre mâles et femelles. La couleuvre vipérine hiberne de l'automne au printemps. On la trouve donc lovée dans diverses cachettes : trou sous-terrain, souche, végétation... Bien qu'arborant un mimétisme avec son environnement, elle est aussi la proie d'échassiers, d'autres serpents, de rapaces et de mammifères.

Reproduction

  • Mode de reproduction
    ovipare qui pond sur substrat caché
  • Taille de la ponte
    5 - 30 œufs

Comme les autres Natrix, mâles et femelles se regroupent au printemps dans les habitats propices à la reproduction, c'est-à-dire des zones chaudes et humides (végétation, racines, etc.). Généralement seuls les plus gros mâles arrivent à s'accoupler.

Les femelles peuvent pondre sur le lieu de l'accouplement si les conditions sont propices. Elles peuvent parfois faire un trou pour y déposer leurs œufs. Des pontes de plus de 1 000 œufs ont été trouvés sur un même site.

On observe donc parfois des zones de grande concentration de jeunes couleuvres après l'éclosion. Chaque ponte annuelle comprend généralement une vingtaine d'œufs. Ils doivent être maintenus autour de 25 °C pour parvenir à terme. Une fois éclos, les jeunes sont livrés à eux-mêmes et doivent rapidement trouver réfugier pour échapper aux nombreux prédateurs. Ils présentent les mêmes motifs que les adultes. Les jeunes font tous sensiblement la même taille, quelque soit celle de leur mère.

Espèce inoffensive

La couleuvre vipérine ne présente pas de danger particulier pour l'Homme en cas de rencontre dans son milieu naturel car elle est très craintive. Face à un humain, elle fuira toujours sans chercher la moindre provocation. Elle n'est pas venimeuse et ne mord que rarement, même si elle est stressée ou attrapée.

D'où vient-elle ?

Présence géographique & État des populations

En Europe, cette espèce s'étend du Portugal à l'Espagne, traverse une grande partie de la France jusqu'à l'extrême sud-ouest de la Suisse et au nord-ouest de l'Italie. En Italie, elle côtoie parfois la couleuvre tessellée. Dans plusieurs pays, elle est en danger critique d'extinction (Suisse) ou quasiment menacées (France).

En Afrique du Nord, elle est présente dans la majeure partie du Maroc, du nord de l'Algérie, du nord et du centre de la Tunisie et du nord-ouest de la Libye.

On la retrouve aussi sur les îles méditerranéennes : la Sardaigne (Italie), la Corse, les îles d'Hyères et la Galite. Elle a été introduite dans les îles de Minorque et de Majorque dans les Baléares, où elles menacent de rares amphibiens endémiques. Sur ces îles, elle est considérée comme nuisible et envahissante. On peut la rencontrer jusqu'à 2 600 m d'altitude.

Quel est son habitat ?

Caractéristiques du milieu naturel

  • Température
    14 - 30 °C
  • Courant
    Modéré, Lent et Stagnant

Présentation du biotope

On peut rencontrer la couleuvre vipérine dans tous les milieux humides des prairies et des zones boisées. Elle abonde particulièrement près des eaux stagnantes ou à faible courant comme les étangs et les marais. Mais on la retrouve aussi dans les eaux lentes des rivières et grands fleuves, dans les ruisseaux et mares de forêts.

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